Présence des frères maristes en Algérie

Les raisons et les motivations de cette présence. (Présence Mariste, N° 260, juillet 2009)

Pourquoi sommes-nous en Algérie ?

Nos deux communautés de Mostaganem et d’Oran sont la réponse de l’institut à l’appel de l’Église d’Algérie. Pourquoi cet appel insistant de l’Église ? Et pourquoi l’Église tient-elle tant à se maintenir dans ce pays à 98% musulman ?

L’Église veut être présente en Algérie pour participer à la construction, ici, d’un monde fraternel où tous les croyants de bonne volonté, musulmans et chrétiens, pourront vivre ensemble et s’aimer. Et nous, Maristes, nous sommes venus pour participer à cette construction… dans la mesure de nos faibles moyens.

Les frères des deux communautés

L’Église est consciente qu’elle a une longue histoire en Algérie ; et aujourd’hui, une responsabilité !
Elle y a connu des années où elle fut forte, peut-être même triomphaliste ! Mais, à l’indépendance, puis dans les « années noires », la population chrétienne, en majorité de souche étrangère, a choisi de partir. Les églises se sont vidées, sont devenues mosquées ou centres culturels…
L’Église, elle, a choisi de rester… réduite, humble et cachée. Elle se voit dans l’obligation de créer des liens nouveaux avec le peuple algérien, de dialoguer avec plus de sincérité, avec l’Islam.
Mais pour rendre possible le dialogue, elle doit surmonter tous ces obstacles accumulés par l’histoire. Elle doit montrer, prouver :

  • qu’elle n’est pas un corps étranger incrusté dans l’Islam ;
  • qu’elle n’est pas l’ennemie de l’Islam, qu’elle ne cherche pas à lui ravir ses fidèles et
  • combien elle est capable de respecter la foi de tous les croyants, capable, avec eux, de témoigner des valeurs surnaturelles, face à l’athéisme envahissant.

L’Église en Algérie se voit ainsi placée aux premiers rangs du dialogue interreligieux, islamo-chrétien ; sur un chemin qui sera long, et extrêmement rocailleux, pavé de préjugés hostiles qui semblent indéracinables, résultats d’un passé qui a accumulé guerres, injustices, mépris, rancunes et désirs de vengeance… Tout cela cultivé aujourd’hui par les extrémismes.
« Le secret de l’avenir réside dans l’amitié… Il s’agit de l’amitié qui s’exprime en premier lieu par le respect du prochain, de sa personnalité, de ses valeurs, de ses aspirations. Du respect naissent l’estime, la solidarité, la joie d’être ensemble, la volonté de travailler en commun… » (Cardinal DUVAL – 1975)

À Oran, Notre-Dame de Santa Cruz

Et pour quoi faire ?

Pour entrer en relation avec les personnes. Nous le pouvons par nos activités, nos relations d’amitié…

  • Nous travaillons dans des bibliothèques où les étudiants trouvent livres, documentation, salles de lecture, matériel informatique, cours de langues étrangères…
  • Nous nous tenons à la disposition des chrétiens, algériens et étrangers, pour les soutenir dans leur foi. Nombreux sont les étudiants, mais aussi les migrants, chrétiens venus des pays subsahariens.
  • Nous participons aux services propres à l’Eglise, dans le cadre étroit qui nous est reconnu : liturgie, chorale, archives, visites aux malades…
  • Nous apprenons l’arabe, espérant parvenir à une meilleure compréhension, à de meilleurs échanges culturels et humains
  • Nous avons aussi de nombreux amis algériens. Ceux avec qui nous travaillons chaque jour ; mais aussi ceux avec lesquels la vie quotidienne nous a permis de nouer des relations personnelles, souvent très chaleureuses.

    Propos recueillis par
    Frère Maurice GOUTAGNY
    (paru dans Présence Mariste, N° 260, juillet 2009)

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