
Après son ordination l’abbé Champagnat est nommé vicaire à La Valla. Il a 27 ans. Il arrive probablement dans sa paroisse en aout 1816. Nous savons qu’apercevant le clocher il se jette à genoux, priant Jésus et Marie pour toutes les personnes qu’il va rencontrer.
La foi de Marcellin est déjà en action. C’est ce qui l’a mis en route. Les décisions qu’il a prises pour conduire sa vie de vicaire sont là.
« Aller dans la journée visiter le saint Sacrement et la Vierge Marie ; renouveler ces visites chaque fois que je sortirai pour une affaire, voir un malade ; me souvenir que je porte Jésus dans mon cœur ; savoir que je me tiens en la présence de Dieu ; vivre habituellement l’attitude de douceur, traiter mon prochain avec une grande bonté… »
Les habitants de La Valla sont bons et pleins de foi, simples et accueillants. Les enfants sont sans instituteur. Pour porter les hommes à Dieu, Marcellin sait qu’il faut gagner la confiance des habitants.

Il a un caractère gai, franc, ouvert. Dans ses rencontres avec les personnes, il a toujours un bon mot, une louange ou une parole de consolation. Il parle avec tous, sait se mettre à la portée de chacun. Lorsqu’il rencontre les enfants, souvent il s’arrête pour leur dire un mot d’encouragement, leur faire une petite caresse, leur demander le catéchisme. Plein d’attentions et d’égards pour les vieillards, d’indulgence pour les jeunes gens, de charité, de compassion pour les pauvres, de bonté et d’affabilité pour tout le monde, il se fait tout à tous pour réveiller leur foi et les gagner à Jésus-Christ.

Le catéchisme aux enfants eut tellement de succès que les grandes personnes voulurent l’entendre et, le dimanche, elles s’y rendirent en foule. C’est dire la foi qui animait le cœur de Marcellin et qui se ressentait dans ses sermons. « Nous n’avons jamais eu ici de prêtre qui prêchât si bien que celui-là ». Ses paroles, pleines de clarté, de chaleur, saisissaient tous les esprits et remuaient tous les cœurs. La foi se ranima, la piété refleurit, les sacrements furent fréquentés, et le renouvellement fut presque général. Il savait exprimer la bonté de son cœur pour les personnes les plus en difficulté : il leur parlait avec douceur, charité ; souvent il les faisait fondre en larmes. Ses paroles avaient une force particulière pour inspirer l’horreur du mal, et pour faire aimer l’Évangile. « Il est du Rozet, disait-on : aussi, ses paroles sont douces et agréables comme les roses ».
Femme de silence et au cœur qui médite, Marie nous guide et nous accompagne au long de ce voyage vers l’intérieur. Sa tendresse et sa proximité rendent plus agréable le chemin.