Michel-Ange représente non pas un homme mort, mais le corps d’un bel homme dans sa plénitude physique, semblant simplement endormi, le visage apaisé après les souffrances endurées sur la croix. Pour l’artiste, plus ses personnages sont beaux, plus ils sont habités par la grâce divine.

Marie regarde son fils : pas de révolte dans son regard ! Mais on ne sait pas bien ce qu’elle pense, ressent : incompréhension, acceptation, recueillement ou sidération devant le destin de son fils ?

Toute la beauté de l’amour maternel

Michel-Ange représente Marie à la fois comme une femme d’âge mûr et comme une très jeune fille : la draperie de son vêtement lui donne le corps épanoui d’une mère alors que son visage est celui d’une très jeune fille. Pour Marie, cet enfant qu’elle tient sur ses genoux est le tout petit qu’elle a mis au monde alors qu’elle était probablement à peine sortie de l’adolescence, et il est aussi celui qu’elle a vu grandir et affronter les difficultés liées à son choix de vie.

Et puis cette main gauche … De toute la sculpture, elle est l’élément le plus chargé de sens parce que normalement elle devrait retenir le corps de son enfant pour éviter qu’il ne glisse de ses genoux ! Par cette main, Marie libère Jésus et lui dit : « va, vis ta vie, poursuis ton chemin … » Toute la beauté de l’amour maternel transcrit dans un bloc de marbre !