PM 297

Jeunes, Eglise, Société

Dans le cadre de la préparation du synode des évêques en octobre 2018 sur « les jeunes, la foi et le discernement des vocations » concernant les 16-29 ans, une large consultation des responsables pastoraux des diocèses, mouvements et communautés a été lancée après parution du document préparatoire. 110 réponses ont été reçues, dont 69 émanant de diocèses.

Une synthèse nationale de ces réponses a été adressée à Rome après approbation du Conseil permanent de la Conférence des Évêques de France.

Les jeunes en France, chiffres-clés

Les jeunes de 16 à 29 ans constituent 16 % de la population, soit 11 millions de personnes (INSEE). 42 % d’entre eux se disent catholiques (sondage Opinion Way pour La Croix/SNEJV).

Jeunes, Église, Société

L’église rejoint particulièrement les jeunes quand elle répond à leur besoin premier d’être écoutés. Cela se fait dans les lieux de vie ordinaires des jeunes par des propositions formelles et par la présence d’acteurs pastoraux présents et disponibles, enclins au dialogue informel.

Dans une société complexe, fugace, hyper connectée et fragmentée, les jeunes ont soif de sens et de spiritualité. Grandir dans des familles souvent fragilisées, construire son identité, faire les bons choix, vivre sa foi dans une société plurielle et sécularisée sont autant de défis qui s’imposent aux jeunes.

L’écologie, la pauvreté et la paix ressortent aussi comme des préoccupations majeures de cette génération. Les grands rassemblements diocésains, nationaux ou internationaux tels que les JMJ, Taizé, le scoutisme… sont reconnus comme des lieux importants et formateurs. Les événements des aumôneries et mouvements sont aussi un moyen d’impliquer durablement les 16-29 ans dans des projets structurants.

Responsabiliser les jeunes et les rendre acteurs dans l’Église est une pédagogie féconde : « En prenant en compte la dimension intégrale de la personne, les jeunes ont besoin d’être acteurs et décideurs de projets, en lien avec les prêtres et les équipes pastorale ».

Beaucoup de jeunes déplorent le peu de place qui leur est accordé dans les paroisses et leurs instances décisionnelles (EAP). La liturgie (service de l’autel, chants, lectures et processions) est un lieu essentiel d’intégration et de formation.

Les attentes par rapport à l’Église

Les jeunes éloignés de l’Église n’attendent rien d’elle. Les rejoindre reste difficile, mais certaines initiatives portent du fruit : l’évangélisation de rue, les propositions de logement, l’engagement caritatif, le sport, les bars cathos…

Les jeunes catholiques engagés ou peu pratiquants demandent que l’Église soit exemplaire et cohérente, ouverte sur le monde, relationnelle et non institutionnelle, qu’elle les écoute sans jugement. Ils veulent aussi des prêtres disponibles et proches, qui les accueillent avec bienveillance. Ils attendent par ailleurs une Église phare qui propose des repères et offre des formations solides.

Le numérique (réseaux sociaux, vidéos, applis…) n’est pas suffisamment intégré dans les approches pastorales, bien qu’il soit de plus en plus pris en compte.

Des problématiques demeurent sur les questions de l’hyper connexion, de la culture de l’image et de l’utilisation abusive des réseaux sociaux.

La pastorale des vocations et l’accompagnement spirituel

Contrairement à l’approche large du document préparatoire qui prend en compte la diversité des vocations, on note que dans les réponses à la consultation, la vision de la vocation à la prêtrise et à la vie religieuse est souvent réduite. Dans le contexte actuel, la société et les familles sont méfiantes à l’égard d’une vie donnée dans le célibat.

L’éveil vocationnel est peu porté par les pastorales des jeunes, l’enseignement catholique et les familles qui privilégient la réussite professionnelle et scolaire. On note toutefois un certain nombre d’initiatives et de propositions de parcours vocationnels. À ce titre, le scoutisme, le volontariat ou les années pour Dieu apparaissent comme des lieux favorables au discernement.

Dans une société en manque de repères, les jeunes expriment un grand besoin d’accompagnement spirituel, ils demandent à être guidés et écoutés. Face au manque d’accompagnateurs, des formations sont nécessaires pour les acteurs en pastorale.

Mise en commun des expériences

Les trois expériences pastorales fructueuses auprès des jeunes présentées dans la synthèse sont les pèlerinages à Taizé, les années pour Dieu et les bars cathos (le Comptoir de Cana à Lille).

Résumé de la synthèse nationale des réponses à la consultation pour le synode 2018 (Sources CEF)
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