« La fontaine espérance éternellement coule » (PÉGUY)

Marie-Thérèse Peyrard est membre d’une “équipe funérailles“. Elle parle de sa foi et de l’espérance qui l’anime.(Publié dans « Présence Mariste » n°277, octobre 2013)

Marie-Thérèse Peyrard est membre d’une “équipe funérailles“. Les funérailles, c’est un moment de vérité, où l’on ne peut se payer de mots. Marie-Thérèse parle de sa foi et de l’espérance qui l’anime.

Christ ressuscité source de notre espérance

L’espérance, une petite lumière à transmettre
© FMS

Parler d’espérance dans un service ecclésial de funérailles, c’est évident. Comment se situer sans avoir au cœur cette espérance ? Pour moi, l’espérance est l’assurance d’une VIE après la vie, c’est croire en la Résurrection du Christ, accepter la mort, passage entre cette vie et la vie en Dieu. La résurrection du Christ est le fondement de l’espérance du chrétien qui a le regard tourné vers Celui qui est son « à venir ».

D’abord « être avec »

Quand je rencontre une famille, mon espérance ne s’exprime pas d’abord par des mots : elle est dans mon attitude, mon écoute respectueuse, quels que soient les sentiments exprimés : chagrin, révolte, désespoir… Je l’accueille avec compassion, sérénité, paix. Je ne dis pas trop vite les mots que l’on n’est pas encore capable d’entendre ; ils pourraient être ressentis comme une négation de la peine. Cette attitude s’appuie sur celle de Jésus auprès de ceux qu’il a rencontrés : il a accueilli, écouté, réconforté….

Les mots viennent ensuite

Quand les mots sont possibles, je peux témoigner de ma foi, non de la leur. Autrement dit, parler en « je » et pas en « nous » : « Je crois que vous reverrez votre parent dans la vie avec Dieu… »Je dis ma foi en ce Dieu amour, mon espérance en la VIE promise par lui. C’est ainsi que je peux faire passer cette petite lumière. Mais dans la célébration, je dis l’espérance chrétienne, la foi des chrétiens en la résurrection du Christ : notre mission s’inscrit dans celle de l’Eglise. Je crois très fort que Dieu nous « traverse » : qu’il passe par notre « être » et nos mots, pour rejoindre les personnes. Et là, je sens l’action de l’Esprit-Saint.

Le Christ, source de l’espérance chrétienne
© Allan de Castro

Fortifier sa propre espérance…

Je puise mon espérance dans ma foi en Dieu qui a donné son Fils qu’il a ressuscité, lui le premier, pour qu’à sa suite, nous puissions participer à cette VIE en Lui. Je la puise dans ma prière à ce Dieu qui accompagne ceux qui souffrent, et à qui je demande de me donner ce dont j’ai besoin pour accomplir ma mission. Je la puise aussi dans une vie communautaire, où l’Eucharistie a sa place ; je la puise encore dans une équipe : à plusieurs on est plus forts, et la méditation de l’autre nourrit la mienne, le courage de l’autre fortifie ma faiblesse.

… et essayer de la transmettre

L’espérance est aussi dans le cœur des personnes rencontrées : leur foi impressionne parfois, dans leur certitude de revoir en Dieu celui qui les quitte. L’incroyance s’exprime parfois. Pourtant une demande de funérailles faite à l’église est le signe d’une attente : « Peut-être qu’on se retrouvera tous un jour ? » N’est-ce pas une manière de dire l’espérance ? Nos mots et ceux de l’Eglise pourront peut-être renforcer cette foi qui balbutie, et Dieu saura trouver la brèche pour toucher les cœurs. C’est aussi mon espérance.

Marie-Thérèse PEYRARD
(Publié dans « Présence Mariste » n°277, octobre 2013)
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