Maristes en Océanie

Le père CHAMPAGNAT disait de façon prophétique : « oui, je ne crains pas de l’assurer, nous aurons un jour des martyrs : des pères, des frères qui donneront leur vie pour JESUS-CHRIST… » « Présence Mariste » n°229, octobre 2001)

Marcellin Champagnat et les premiers missionnaires partis pour l’Océanie

En pensant aux premiers missionnaires partis pour l’Océanie et en attendant de leurs nouvelles, le père CHAMPAGNAT disait de façon prophétique :
« oui, je ne crains pas de l’assurer, et c’est pour moi un grand sujet de joie et de consolation d’y penser, nous aurons un jour des martyrs : des pères, des frères qui seront immolés par les peuples qu’ils vont instruire, qui donneront leur vie pour JESUS-CHRIST… »

Cette façon d’envisager le martyre comme une joie et une consolation était aussi celle de ces pionniers au grand cœur et à la foi profonde qui partaient pour l’Océanie, sans espoir de retour, quittant pour toujours la France et leur famille, avec la perspective d’une vie aventureuse, brève et dure.
Pour eux, le martyre n’était pas une menace, mais au contraire une chance, Le don qu’ils faisaient d’eux-mêmes à JESUS-CHRIST et aux habitants, encore inconnus, de ces îles lointaines de l’Océanie les préparaient aux dures épreuves qu’ils auraient à subir.

Dans l’île de Futuna

En 1841, trois ans et demi après son arrivée à FUTUNA, Pierre CHANEL devient le premier martyr de l’OCEANIE. Frappé à mort, Pierre CHANEL expire en disant : « c’est très bien ». Le « jusqu’au bout » de sa mission est atteint et le grain tombé en terre donnera du fruit.

La fin tragique du P. CHANEL attrista les missionnaires mais sans les décourager. Ce fut, au contraire, un stimulant. Le père COLIN, annonçant ce martyre , le qualifiait de « faveur accordée à la Société de Marie » et cela n’étonnait personne car le martyre était considéré comme un idéal, et même comme une chance, un espoir. Cette façon de voir aida, je crois, les missionnaires à faire face aux dures épreuves de leur vie apostolique : le martyre au quotidien .

Aux Iles Salomon…

Quelques années après la mort du père CHANEL, en 1845, le père Colin envoyait vers les îles Salomon une forte équipe missionnaire : sept prêtres et six frères sous la conduite d’un évêque Mgr EPALLE né au hameau du Rozey à Marlhes et donc compatriote du père CHAMPAGNAT.

Musée de la Neylière

Pour installer leur mission ils envisageaient de débarquer sur l’île YSABEL, la plus importante et la plus centrale des îles SALOMON. Ils arrivaient pleins d’enthousiasme et pleins d’espérance.
Le mercredi 16 décembre 1845, Mgr EPALLE, accompagné du père FREMONT, du père CHAURAIN et du frère PROSPER, quittait la chaloupe qui les avait amenés pour aller à la rencontre des indigènes.
L’accueil fut cruel. Frappé mortellement de plusieurs coups de hache, l’évêque tomba à terre. Le père FREMONT et le frère PROSPER furent aussi assez gravement blessés mais restaient debout. Deux jours après l’évêque expirait.

A San Cristobal…

Sans se décourager, les missionnaires décidèrent de rester aux SALOMON et d’aller installer une mission sur l’île SAN CRISTOBAL Ils ne savaient pas ce qui les attendait ! L’année suivante le père CREY mourait à 24 ans et, dans la même année, le père JACQUET, le père PAGET et le frère HYACINTHE étaient tués et mangés .
Peu de temps après, dévoré par la fièvre, c’est le successeur de Mgr EPALLE, Mgr COLLOMB, qui mourait. Et le père VILUEN ne tardait pas à le suivre.
Dans l’espace de quatre ans, l’équipe missionnaire des îles SALOMON avait perdu sept de ses membres, dont les deux évêques. Quels lourds sacrifices !

En Nouvelle Calédome…

A la même époque , en Nouvelle-Calédonie, le frère Blaise MARMOITON mourait sous les coups de hachettes et de sagaies. Il avait rêvé de finir sa vie comme Pierre CHANEL, en donnant sa vie ; cela se réalisait et le frère Biaise devenait le premier martyr de Nouvelle-Calédonie.

Dans d’autres Iles du Pacifique

« Plus tard, dans d’autres îles, il y aura encore des victimes. Parmi les premiers missionnaires, pensons aussi à tous ceux qui sont morts d’une autre façon : naufrages, mauvais traitements, fatigue, maladie, …
Les souffrances supportées étaient, peut-être, plus dures que la mort elle-même. Mais peuvent-ils être considérés comme « martyrs » ? La question peut se poser et on peut y répondre différemment suivant le sens que l’on donne à ce mot.
Ce qui est certain c’est que leur esprit missionnaire, leur amour de DIEU et de ceux qu’ils venaient évangéliser, les ont amenés à risquer leur vie, à accepter de dures épreuves et même la mort. Ce furent de grands témoins et le mot « martyr » veut dire « témoin ». Gardons mémoire de leur témoignage . »

Père Alexandre RODET

Frère Hyacinthe, le premier Frère Maristes Martyr

Né en 1817 à Brandon (Saône et Loire), Joseph CHATELET entra au noviciat de Vauban en septembre 1840. Il y prit l’habit religieux en recevant le nom de Frère HYACINTHE. Il s’embarqua pour l’Océanie en février 1845.

A l’île Saint Cristobal, il faisait des travaux de menuiserie, aidait pour la catéchèse et accompagnait les Pères Maristes dans leurs visites. C’est ainsi que le 20 avril 1847, il accompagnait les Pères Paget et Jacquet. Arrivés dans un village, ils furent massacrés par des membres de la tribu des Toros.

Le Père Montrouzier aurait voulu recueillir les corps des trois missionnaires, mais sa démarche fut sans succès ; les corps des trois martyrs avaient été rôtis et mangés. Frère Hyacinthe avait 30 ans.

D’après Fr Joseph Ronzon,
Frères Maristes en Océanie

(Publié dans « Présence Mariste » n°229, octobre 2001)

Vos réactions

  • Bizon Patrick 21 août 2020 17:46

    Bonjour, Je suis à la recherche d’un aïeul ( grand oncle) qui a été missionnaire mariste aux îles Fidji dans les années 1880-1885 et qui est mort en 1903 à Viti Levu aux îles Fidji.

    Je tenais en savoir plus sur la vie de ce grand oncle qui a donné sa vie à votre congrégation. Cet homme était né à Hauteville en Savoie. Pourriez vous me communiquer des informations concernant mon grand oncle.

    Je travaille avec un ami généalogiste avec lequel je recherche mes ascendants afin de découvrir d’où je viens et ce qu’ils faisaient. Merci d’avance pour vos informations

    Cordialement Patrick Bizon

  • Geneviève Le Goal 18 mai 2018 14:05

    Bonjour, Mon époux avait une grand tante Marguerite Bussery, (née à Lyon en 1897) devenue Sœur Marie Yvonne des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie dont le couvent est à Sainte Foy-Lès-Lyon. Des personnes âgées de la famille évoquaient la Nouvelle Calédonie, les îles Fidji, Wallis et Futuna comme terres de mission pour cette tante jusqu’à la découverte et la lecture de courriers qu’elle a envoyés depuis plusieurs îles de l’archipel de Tonga. La première lettre écrite à Vava’u date du 29 mai 1921. Sister Marie Yvonne (qui a appris l’anglais) ira ensuite sur les îles de Tongatapu et de Niua Fo’ou où elle demeure jusqu’en 1933/1934. Elle ira par la suite en Algérie.

    Nous n’avons aucune photo de cette tante en Océanie. Y-a- t’il des archives qui la concernent ? si oui, est-il possible de les consulter ? Y a t-il des photos des missions à Tonga datant de cette époque ? Nous aimerions aussi savoir comment cette religieuse s’était rendue en Océanie- via quels ports et quelles escales ? Quelles étaient aussi les démarches administratives pour se rendre à Tonga ?

    Je ne sais pas si vous pouvez nous renseigner. Nous évoquons avec nos enfants et petits enfants cette personne de la famille. Plus d’informations et de documents seraient les bienvenus.

    Avec tous mes remerciements pour le soin pris à lire mon courrier. Geneviève Le Goal.

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